Un guide pratique de l’ICANN pour faciliter le déploiement des extensions internet .marque

Une extension internet .marque : bien plus qu’un nom de domaine

Un BrandTLD est une extension exploitée exclusivement par le titulaire d’une marque et ses éventuels affiliés. Ce modèle est défini et détaillé dans le nouveau guide du candidat. Il doit respecter trois critères principaux :

• Une utilisation exclusive par la marque titulaire de l’extension internet,
• Des enregistrements de noms de domaine non ouverts au public,
• Une correspondance exacte de la chaîne de caractères du .marque avec une marque déposée.

Cet actif stratégique permet à une organisation d’acquérir :

• Une maîtrise complète de l’écosystème numérique de sa marque,
• Une authenticité incontestable de ses communications,
• Une protection renforcée contre les fraudes et l’usurpation d’identité,
• Une capacité à innover librement dans la structuration des noms de domaine utilisés (par exemple : mabanque.bnpparibas ou recrutement.leclerc).

Comparativement aux modèles d’extensions internet « ouverts » tel que le .com qui sont les plus répandus, le .marque permet de passer du statut d’utilisateur d’un nom de domaine dans un espace numérique partagé, à celui de propriétaire de son propre territoire numérique pour son usage exclusif.

Candidater pour son .marque : une procédure désormais bien rodée

Le Guidebook se compose de différents modules (au nombre de 7) qui guident pas à pas les organisations, de l’éligibilité à la délégation de leur extension.

Voici en résumé de ce que les marques doivent anticiper :

• Éligibilité : seules les entités juridiques (entreprises, organisations, institutions) peuvent candidater. Les particuliers ou entités non encore constituées ne sont pas acceptés.
• Frais : le coût standard d’une candidature pour un .marque est fixé à 227 500 dollars par dossier.
• Pré-évaluation obligatoire du prestataire technique : les marques devront recourir à un opérateur technique de confiance (Registry Service Provider) accrédité par l’ICANN tel que l’Afnic.
• Intention de bonne foi : toute demande doit démontrer une volonté réelle d’opérer le .marque demandé.
• Légitimité de la marque : un processus spécifique valide que la marque contrôle le terme demandé, via des preuves comme l’enregistrement auprès de la Trademark Clearinghouse (programme de protection des marques proposé par l’ICANN).
• Règles associées à la structure de la chaîne de caractère demandée : votre future extension devra comporter un minimum de 3 caractères et un maximum de 63. Aucun chiffre ou caractère spécial tels que des tirets ne seront acceptés.

Plusieurs nouveautés sont également à relever et démontrent la volonté de l’ICANN de fluidifier au maximum le processus pour les candidats et, a fortiori, pour les marques :

• Un accès structuré à la TMCH (Trademark Clearinghouse ou base d’enregistrement des marques). Le numéro d’identifiant à la TMCH (ou SMD) sera demandé, ce qui simplifiera le processus de vérification d’une marque.
• Une soumission possible de quatre chaînes de remplacement maximum (replacement strings) visant à éviter les blocages en cas de candidatures concurrentes pour une même chaine de caractères (string contention).
• L’interdiction de résolutions privées en cas de conflit entre candidats, renforçant la transparence et l’équité.
• Un cadre de prévisibilité (Predictability Framework), piloté par une équipe dédiée, pour gérer tout changement ou imprévu de manière encadrée.
• Le programme d’évaluation des opérateurs techniques de registre (RSP Evaluation Program) qui permet aux fournisseurs d’être pré-évalués une seule fois, simplifiant et accélérant le processus de déploiement des futures extensions internet.

Calendrier prévisionnel : pour les marques, c’est maintenant ou jamais !

En conclusion : l’ICANN encadre mieux cette opportunité rare et stratégique pour les marques

Il est prévu que cette prochaine phase d’ouverture de l’internet s’inscrive dans un cycle largement plus structuré qu’en 2012. L’opportunité de déposer un .marque reste toujours exceptionnelle voire unique dans un contexte où les organisations mondiales auront peu de temps pour se décider.

Les marques doivent donc étudier sérieusement et rapidement leur intérêt à candidater, tant les avantages en termes de souveraineté numérique et de différenciation concurrentielle sont importants.

Le Guidebook 2025 cadre bien l’accès à cette technologie, ouvrant la voie à une adoption toujours plus large.